ta demeure était confortable, tu étais comblée par la richesse de ta famille et tu aurais pu hériter de celle-ci. alors pourquoi ? la demeure était grande, il est vrai mais elle n'était en rien ton chez-toi. tu te hâtes alors de prendre la mer sans expérience de vie pour l'apprendre à la dur. c'est ce que tu cherches ; l'expérience pour être indépendante. cette quête d'indépendance ne suffisait plus cependant, tu te retrouvais à désirer d'appartenir à un grand tout. à désirer de toute tes forces de ne plus jamais devoir à subir les autres et t'adapter à eux.

p r o v o c a t r i c e.
le chemin a pourtant été tout tracé pour que tu puisses mener une vie confortable. il n’a jamais été question de marcher droit, tu titubes sur ce chemin douloureusement construit et tu en tires une malhonnête satisfaction. d’abord par manque d’attention puis par habitude, tu as fini par embrasser ce comportement déviant. pour obtenir quoi ? des maux devenant de plus en plus suppliciants, une famille te reniant. sur ce chemin, il ne reste plus que tes émois et toi.

o p t i m i s t e.
ton sourire pour compagnon de voyage, vadrouiller avec une dégaine menaçante ou affligeante ne t’intéresse pas. tu aimes croire que chaque chose détient une place précise en ce monde. cela te permet de ne pas porter la responsabilité de ton avenir sur tes épaules. tu ne te charges jamais de poids inutiles par des pensées intrusives qui n’ont pas lieu d’être. ton moment viendra, ou pas. l’univers décidera et si la sentence ne te plait pas tu feras ce que tu as toujours su faire : dévier du courant.

f e r m é e.
à première vue, tu es facilement avenante et amicale. les relations sociales n’ont jamais été un problème pour toi bien que rares sont ceux qui réussissent à rentrer dans ton cercle. grande bavarde mais tes mots sont bien souvent calculés pour en relever le moins possible sur toi. c’est un réflexe naturel, ou t’essayes de te donner un air ?

a s s o i f f é e.
le dialogue tient une place importante dans ta philosophie de vie. échanger c’est évoluer et l’être vivant ne doit jamais se suffir à lui-même. sinon, c’est qu’il n’écoute plus. il n’y a rien de pire que celui qui n’écoute pas, qui campe sur ses positions sans jamais s’ouvrir, accepter l’opinion de l’autre pour que l’autre accepte le sien. une règle fondamentale pour toi.

s o u r n o i s e.
après tout, tu es une criminelle de bas-étage, à quoi s’attendre ? il fallait bien que tu utilises des méthodes parfois déloyales pour venir à tes fins. tu sais quand penser à toi pour sauver ta peau. ton défaut fait aussi ta qualité, tu es plutôt débrouillarde et rusée. enfin.. quand l’envie t’en prend. il t’arrive d’agir impulsivement seulement quand tu es assez confiante pour savoir que tu gagneras à la fin.

l o y a l e.
il est vrai que tu peux parfois te montrer un brin manipulatrice mais on ne peut te retirer ta loyauté sans faille. tu suis tes idées et tu restes fidèle à toi-même, ta personnalité ne s’adapte pas à untel. tu t’accroches à tes idées, peu sont-elles certes mais tu agrippes à elles et ne les lâchent en aucun cas.

r e v a n c h a r d e.
pardonner mais ne pas oublier. tu te méfies vivement de ceux qui t’ont déçue et ensuite quémandée ton pardon. parfois, tu ne pardonnes pas mais tu ne peux résister non plus aux étincelles véhémentes de la vengeance. il y a bien longtemps qu’il n’est plus question de maturité mais d’honneur ; tu connais plus que quiconque ta valeur et celui qui l’entachera ne verra pas la prochaine heure.

premières années.
quel joli prénom, momoko, née sous le signe du sagittaire, le demi-étalon aussi synonyme de liberté. ah, douce mère, vous vouliez que tout soit parfait mais il fallait le penser avant de s’adonner à de quelconques adultères. dès petite, momoko ne cessait de briser les règles qu’on essayait de lui imposer. elle sortait, rentrait après le couvre-feu. elle se perdait dans l’exploration de cette île, monde aux yeux de la petite fille. hyperactive, émotive, elle n’était pas de tout repos alors imaginez deux enfants du même calibre ? la génitrice n’avait pas mis au monde non pas un mais deux diablotins, l’autre étant un garçon.

saccage pour deuxième prénom.
une dizaine d'années à peine, tu n'étais pas plus haute que trois pommes mais bien maline pour ton âge. ce jour-là, ta demeure accueillait en son sein des individus étranges, vêtus d'un costard noir comme s'ils cherchaient à tout prix à se confondre avec les ombres. curieuse, tu t'étais glissée pour écouter leur conversation ; tu étais une grande fille après tout, tu avais le droit de participer à leurs manigances et t'amuser avec eux. mais quelque chose retenait ton attention. un fruit grisâtre aux formes atypiques. tu te souvenais que tu le trouvais rigolo et par curiosité, tu l'avais goûté jusqu'à le consommer entièrement sans t'en rendre compte. le goût n'avait rien de spécial, non en fait, il était même infecte. depuis, tu créais parfois de petits séismes lorsque ta colère éclatait. le fruit du tremblement.. un bel atout et une horrible malédiction. il te prive d'une de tes libertés : nager.

je vais où je suis.
étais-tu une maladie ? si au regard des autres ta famille t'enlaçait tendrement, dans l'ombre elle te faisait sentir comme la peste elle-même. il n'y avait rien de correct dans ta personnalité, rien d'assez bien, rien de présentable. tu étais éduquée comme un produit qui s'apprêtait à être mis en vente. pourtant, plusieurs années passèrent sans que tu ne remarques que leur façon de te traiter n'était pas normal. il eut un jour ce déclic, le mot de trop de la part de ta génitrice. tu t'en étais rendue compte ce jour-là, parce que tu avais eu le loisir d'observer le fonctionnement d'une famille normale quelques temps plus tôt. c'est ce jour précis où la graine de ta fureur a été plantée dans le terreau qui fermentait des années durant.

Dieu est mort.
pas tout de suite, surtout pas maintenant. il n'était pas encore l'heure pour toi de prendre le large. tu essayais de te préparer, un peu trop, à la vie en solitaire. ta famille n'y voyait que du feu. un vide affectif s'était créé, leurs visages ne t'inspiraient plus aucune émotion mis à part ce gouffre qui t'était insupportable. tu pouvais entendre le vent s'écraser contre les rochers durs et austères qui le façonnaient. il te fallait le combler.
les sorties nocturnes se multipliaient alors, tu t'habituais un peu plus chaque jour à ta véritable nature rebelle et exploratrice. jusqu'à que tu rencontres un gaillard, un homme qui s'efface petit à petit de ta mémoire mais qui aura marqué ta vie. au travers de conversations profondes, il t'aura insufflée la force de prendre le large et de suivre tes convictions. ainsi, tu partis mais ... goutte par goutte, l'eau monte dans cette abîme et si elle déborde, gare au carnage.